Aïcha Koné – YOUGOUBA ft Ariel Sheney & Chouchou Salvador (Official Music Video)
Aïcha Koné – YOUGOUBA ft Ariel Sheney & Chouchou Salvador (Official Music Video)
Aïcha Koné : J’étais la fille qui cherchait à se faire connaître, j’étais la fille qui voulait s’imposer pour prouver qu’en Afrique, on peut promouvoir son pays à partir de sa culture. Mon inspiration, c’était Miriam Makeba [chanteuse sud-africaine engagée contre l’apartheid à qui Aïcha Koné, qui l’a rencontrée durant son exil guinéen dans les années 1980, a repris le surnom de « Mama Africa »]. Je me suis battue, je n’ai jamais cessé d’avoir foi en ce que je voulais faire : m’imposer par la voix. Je voulais prouver qu’on peut se faire entendre sans passer par les armes, par la violence. Même si la voix, elle aussi, est une arme, qui a son impact sur les peuples.
Estimez-vous que les jeunes artistes d’aujourd’hui ont repris ce flambeau ?
Avec les médias en ligne et les réseaux sociaux, les artistes d’aujourd’hui sont beaucoup plus suivis, écoutés qu’à notre époque. Ces canaux de communication sont particulièrement importants.
Vous êtes parvenue à rester pertinente auprès des jeunes générations ?
Je le crois. Il m’arrive de travailler avec de jeunes artistes. Par exemple, mon dernier titre « Yougouba », sorti le 11 mars dernier, est une reprise de mon classique « Baya », de 1997, avec Ariel Sheney et Chouchou Salvador, qui l’ont revisité dans un esprit coupé décalé. Vous aurez l’occasion de le voir sur scène, c’est un rythme totalement différent qui me donne l’impression d’avoir vingt ans ! (rires) C’est mon rêve, que la jeune génération s’intéresse à ce qu’on a déjà fait, qu’ils s’en inspirent. C’est toujours bon pour la culture.
Pourquoi avoir pris le surnom de « Mama Africa » ?
Quand on dit « Mama », ça évoque l’affection, la bienveillance… C’est la figure de la mère qui rassemble, qui parle de paix, qui parle d’amour.
Quelle trace pensez-vous avoir laissée ?
On retient de moi la fille du nord, celle qui vient de Gbon, dans le département de Boundiali. Parce que je suis [de l’ethnie] sénoufo, j’ai exploité le rythme qu’on appelle le poro [une institution initiatique dans les sociétés sénoufo et malinké, notamment, d’Afrique de l’Ouest, qui inclut en particulier des danses traditionnelles].